Vapoter ou conduire : faut-il choisir ?
La cigarette électronique est devenue un compagnon familier pour de nombreux fumeurs soucieux de réduire ou de cesser leur consommation de tabac. Cependant, il est important de comprendre ce qu’implique notre pratique de la vape au quotidien et, en l'occurence, comment elle peut interagir avec nos responsabilités en tant que conducteurs.
La question de savoir si l’on peut vapoter en conduisant un véhicule est délicate et peut être sujette à diverses interprétations. Dans cet article, nous allons examiner ce que dit la loi française à ce sujet et voir comment les forces de l'ordre peuvent l'interpréter et l’appliquer.
Que dit le code de la route ?
Selon l'article R412-6 du Code de la route français datant de 2001 et modifié en 2008, « tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manoeuvres qui lui incombent[…] » Cette disposition met en évidence l'importance de la concentration, de la vigilance et de la disponibilité totale du conducteur sur la route. L’inattention au volant peuvent avoir des conséquences sur la conduite et l’e-cigarette ne fait pas exception.
Ecig & conditions de conduite
Vapoter au volant peut être considéré comme une distraction car cela exige que le conducteur retire au moins une main du volant et détourne son attention de la route pour manipuler sa cigarette électronique. Les gestes associés à l'utilisation de la vapoteuse, comme chercher l'appareil, le recharger sur l’allume-cigare, appuyer sur les boutons de réglage et inhaler peuvent tous contribuer à une moindre attention portée à la conduite, tout comme manger, boire, fouiller dans sa boîte à gants ou se remaquiller en roulant.
Au-delà de l’attention, il faut également reconnaître que conserver son e-cigarette en main peut devenir une entrave à la conduite pour effectuer certaines manoeuvres lorsque les réflexes sont sollicités en urgence.
Faire tourner le volant, passer les vitesses, actionner les boutons et leviers de commandes… autant de gestes qu’on risque d’accomplir plus lentement et maladroitement avec une main à moitié disponible qui aura du mal à «exécuter commodément toutes les manoeuvres qui [vous] incombent. »
Et c'est sans compter la vapeur accumulée dans l’habitacle qui pourrait entraver votre visibilité. Rappelons d’ailleurs qu’en vapotant au volant, la vapeur finit par déposer un film de glycérine végétale sur votre pare-brise intérieur, en plus de la pollution. Or, ce film gras finit par nuire à votre visibilité, surtout lorsque vous roulez avec le soleil de face. Un point à ne pas négliger pour sa sécurité !
La loi est-elle appliquée ?
Au regard de l’article R412-6 de 2001 et modifié en 2008, ce n'est donc pas l'acte de vapoter en lui-même qui est directement sanctionné par la loi, mais plutôt le fait de compromettre sa capacité à exécuter les manoeuvres essentielles à la conduite.
Au final, l'appréciation de la situation et d'éventuelles sanctions relèvent de la discrétion des forces de l'ordre.
Il est important de garder à l'esprit que certains comportements spécifiques sont considérés comme particulièrement risqués, tels que le fait de ne pas avoir les deux mains sur le volant, que ce soit pour vapoter ou pour manger, en particulier dans des situations exigeant une attention accrue comme les dépassements. Libre aux forces de l’ordre d’appliquer la loi selon leur évaluation du danger.
Les risques encourus
Même si vapoter en conduisant n'est pas explicitement interdit par le Code de la route et fait l’objet d’une certaine tolérance, cela ne signifie pas que c'est une pratique sans risques.
En cas de contrôle, d’accident ou d'incident sur la route, si les forces de l'ordre estiment que vous étiez distrait en vapotant, cela pourrait avoir des conséquences juridiques pour vous. Contrevenir à l’article R412-6 est passible d'une amende forfaitaire de 135 euros (contravention de 4e classe), amende qui peut être minorée à 90 euros et majorée à 375 euros.
Par ailleurs, selon les dispositions de votre contrat d'assurance auto, vapoter en conduisant peut potentiellement devenir un motif de rejet de couverture par votre assureur si un lien a été établi entre votre vapotage au volant et un accident de la route dans lequel vous seriez impliqué. En d'autres termes, cette situation entraînerait de facto une absence d'indemnisation de la part de votre assureur en cas d'accident.
La prudence avant tout !
Plutôt que de se concentrer uniquement sur la lettre de la loi et son application, il est important de faire preuve de bon sens et d'adopter une attitude de conduite responsable prenant en compte les impératifs de sécurité.
La prudence recommande évidemment de ne pas vapoter en conduisant. Mais si vous choisissez de vapoter au volant, assurez-vous que le contexte s’y prête et que l'usage de votre e-cigarette ne compromet pas votre concentration ou votre capacité à réagir rapidement et efficacement aux situations que vous pourriez rencontrer en chemin.
Pour conclure...
En fin de compte, il n'y a pas de réponse claire et tranchée quant à la légalité de vapoter en conduisant en France. Bien que le Code de la route mette en avant la nécessité d'être constamment en mesure d'exécuter les manoeuvres de conduite, la façon dont cela s'applique à la vapoteuse reste sujette à interprétation.
Toutefois, la sécurité routière et la responsabilité envers vous-même, vos passagers et les autres usagers de la route devraient toujours rester une priorité. Avant de vapoter en conduisant, évaluez les risques potentiels et optez pour des choix qui garantissent une conduite parfaitement sécurisée.
Sources : article R412-6 du Code de la route français - Site Légifrance.gouv.fr
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